Fralib : troisième plan « social »
Les salariés de Fralib en lutte vous invitent à leurs vœux le vendredi 27 janvier 2012 au Centre Congrès Agora à Aubagne (13), salle Hermes à 18H00.
Fralib, c’est l’histoire d’une usine de conditionnement de thés et d’infusions qu’une multinationale, Unilever, veut fermer à tout prix, pour transférer la production sur son site de Bruxelles mais plus probablement en Pologne où les salaires sont particulièrement bas. Une telle fermeture supprimerait pas moins de 182 emplois à Gémenos dans les Bouches-du-Rhône.
Pour se faire, la direction a présenté en septembre 2010 un Plan de « Sauvegarde » de l’emploi. Les arguments en faveur de la fermeture de ce site sont tellement faibles que ce plan a été rejeté par le Tribunal d’instance de Marseille le 4 février 2011. Sans perdre de temps, la direction a reconstruit un deuxième Plan le 4 février. Après avoir été accepté par le Tribunal en première instance, celui-ci sera finalement rejeté en appel le 17 novembre 2011.
Qu’à cela ne tienne, voici qu’Unilever prépare maintenant son troisième plan qu’il a tenté de présenter au Comité d’entreprise le 12 janvier 2012. Ayant cherché à imposer la présence d’un Huissier de justice, les délégués ont unanimement annulé ce CE qui est maintenant reconvoqué ce mercredi 25 janvier à 9h30…
Unilever, multinationale qui réalise d’énormes bénéfices, souhaite se débarrasser de ses travailleur-ses et fermer son unité de production. Une telle situation n’est hélas guère nouvelle et se termine presque toujours par la négociation d’indemnités de licenciements. Avec Fralib, nous avons une situation nouvelle dans laquelle les PSE de la direction sont, depuis 15 mois, retoqués par la justice. Le discours des salarié-es est simple : « Unilever veut se séparer de nous, nous sommes d’accord mais qu’ils ne touchent pas aux emplois ». Voilà pourquoi, les travailleur-ses de Fralib présentent une solution alternative : un Authentique Plan de Sauvegarde de l’Emploi et de l’Outil Industriel. Plutôt que de verser des indemnités de licenciement, Unilever devra laisser aux salarié-es l’outil industriel (les machines de production), la marque historique l’Elephant (vieille marque marseillaise fondée en 1896, et un plan de commandes dégressif sur 3 ans permettant à la nouvelle structure autogérée de retrouver des clients.
Cette solution, Unilever n’en veut pas et persiste dans un nouveau PSE visant à fermer l’unité de production. Comme pour SeaFrance, la question centrale posée est celle de la propriété du capital industriel et commercial. Respecter ce droit de propriété revient aujourd’hui à tuer l’emploi, jeter dans l’incertitude 182 personnes et leurs familles. Imposer que les machines ne soient pas démontées et transférées ailleurs, c’est placer le droit humain, le droit de vivre décemment avant les droits de propriété du capital.
Il n’est pas anodin de voir que, comme pour SeaFrance, la solution passe par la prise de contrôle des moyens de production et des marques dans les mains des salarié-es. Dans le cas de SeaFrance, cela prend la forme d’une SCOP, dans celui de Fralib, d’une forme à déterminer mais dans laquelle les salariés passent d’une situation de subordonnés du capital à celui d’acteurs de leur propre production, de leur vie.
En attendant, la situation d’incertitude est intenable pour les salarié-es de Fralib. En dépit des rejets de PSE par la justice, la direction persiste dans sa volonté de supprimer cette unité de production en présentant ce troisième plan et en refusant de redémarrer la production. Plus que jamais, les salarié-es de Fralib doivent être soutenus par les politiques, les collectivités locales et les citoyen-nes.
http://cgt.fralibvivra.over-blog.com/article-invitation-aux-voeux-des-fralib-97509910.html